À La Tremblade, il y a des parfums iodés qui réveillent les souvenirs d’enfance. Ceux de la soupe de poissons que préparaient les grands-parents, à l’ancienne, avec amour… et avec du vrai poisson ! C’est justement cette tradition que perpétue la Conserverie Bertin. L’aventure familiale a démarré en 1969 et continue de mijoter avec passion.

Rencontre avec Marine, 3ᵉ génération aux commandes, dans les locaux historiques où tout a commencé, ceux-là mêmes où ses grands-parents préparaient déjà la soupe.

Une histoire de famille et de transmission

L’aventure familiale débute à l’aube des années 70 avec les grands-parents Bertin. Le grand-père, alors ostréiculteur de métier étend son activité avec la vente de poissons et crustacés sur les marchés et à la poissonnerie de La Palmyre. En parallèle, la grand-mère développe la conserverie.

Josette Bertin au marché de La Palmyre

Les trois héritiers, Marilyne, Bruno et Didier, continuent sur la lancée. La tante conserve la poissonnerie à La Palmyre. L’oncle poursuit les gros marchés. Le père de Marine, Bruno, reprend la conserverie sous le nom de Pêcherie Seudre Atlantique.

Tout est pensé ! Lorsque le poisson n’est pas assez joli pour le mettre sur les étals, il finit dans les marmites. Le poisson est valorisé et une économie circulaire se crée.

L’attachement à la tradition familiale fait que Marine intègre l’entreprise, d’abord en alternance. Elle valide en effet un BTS négociation relation client où elle prend en main le volet administratif et commercial. À 22 ans, elle devient enfin directrice générale avec à la tête de l’entreprise son père en tant que gérant. Quelques années plus tard vient le tour de son petit frère. À l’âge de 18 ans, il se destine, quant à lui, à la production. C’est pourquoi, il intègre aussi la structure en alternance pour suivre des études en agroalimentaire.

La fratrie Bertin est réunie pour continuer à faire perdurer les traditions culinaires de la petite entreprise familiale. Afin d’identifier l’activité plus clairement, elle devient Conserverie Bertin tout en conservant le nom de Pêcherie Seudre Atlantique comme indiqué sur les étiquettes actuelles.

À ce jour, trois employés, originaires du pays royannais, viennent compléter l’équipe, pour maintenir la cadence et la bonne santé de l’entreprise aux côtés de Marine et son frère respectivement gérante et co-gérant.

Produits locaux et secrets de fabrication de la Conserverie Bertin

À la Conserverie Bertin, pas question de faire de la soupe avec des restes industriels. On privilégie les ingrédients locaux. Poissons et crustacés proviennent directement de la criée de La Cotinière à Oléron : grondin, congre, tacot ou encore merlu, à raison d’environ 1,5 tonne par semaine. Les légumes, d’origine France, sont déjà découpés, par souci de temps et de main-d’œuvre. Et tout est fait maison, y compris le fumet de légumes.

Une fois acheminé, le poisson est nettoyé puis vidé entièrement à la main, comme le faisait déjà le grand-père. Une étape longue mais essentielle pour garantir la qualité du produit. Résultat : une soupe à 44 % de poisson, préparée dans des marmites de 300 litres, broyée, filtrée, mise en pot à la casserole, puis stérilisée à l’autoclave. Près de 800 bocaux sortent chaque jour de l’atelier. Jusqu’à l’étiquetage, tout est réalisé sur place, de manière artisanale.

Nettoyage des poissons à la Conserverie Bertin

Produit phare de la conserverie, le Velouté Trembladais se décline désormais avec de la langoustine, du crabe vert ou encore des moules. À chaque recette, sa personnalité !

Bon à savoir

La soupe de poissons convient au régime sans gluten.
De plus, chaque jour, la recette originale du Velouté Trembladais est préparée en premier afin d’éviter toute trace de mollusques et crustacés. Ainsi, cela permet aux personnes allergiques de la savourer en toute sérénité !

notoriété grandissante pour la Conserverie Bertin

Déjà, à l’époque des grands-parents, la notoriété de la pêcherie dépassait les frontières du département. La soupe trembladaise se faisait remarquer sur les grandes foires de Gourdon et Sardent.

Aujourd’hui, la conserverie continue d’élargir son rayon. Même si on retrouve ses bocaux dans les supermarchés locaux, notamment à La Tremblade ou Marennes, sa renommée ne cesse de grandir. “On a de plus en plus de demandes venant de plus en plus loin” déclare Marine. “On livre des restaurateurs, poissonniers et épiceries fines dans toute la France.”

Malgré tout, l’entreprise reste à taille humaine. Elle continue d’ouvrir ses portes chaque matin, du lundi au vendredi, pour la vente directe. C’est l’occasion d’assister à la préparation des poissons et de repartir avec un coffret de dégustation de différentes spécialités.

Des projets plein la tête, les pieds bien ancrés

Avec leur 460 m², les locaux de la Conserverie Bertin ne permettent plus de répondre à la demande croissante. “On a plein d’idées, plein de choses en tête mais on ne peut pas les réaliser donc c’est un peu frustrant.” L’objectif : trouver un nouveau site, plus spacieux, afin de moderniser les équipements, gagner en confort de travail et créer une vraie boutique avec, pourquoi pas, une vitrine sur la production.

Les gens adorent voir comment c’est fait, ils ont besoin d’authenticité, de local, de transparence.

Marine Bertin dans l'atelier de la Conserverie Bertin

Côté recettes, les idées ne manquent pas : veloutés au Cognac, au Pineau, touche de sel de l’île de Ré… Des petits plus qui ne dénaturent pas l’esprit maison : des recettes simples, locales, qui rappellent la cuisine des grands-mères. 

Quoi qu’il en soit, rester à La Tremblade est une évidence. “Même quand on habitait ailleurs, on revenait ici. C’est chez nous.” Un attachement viscéral au territoire, à sa nature, à ses savoir-faire. Ici, on cultive la tradition, on valorise l’excellence artisanale, on défend une identité. Et tout ça, on le retrouve dans chaque bocal signé Bertin.

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