Partez à la découverte de nos vins charentais, Pineau et Cognac. Découvrez la production de ces vins en pays royannais.
Qu’est-ce que l’IGP « Vins charentais »
C’est la dénomination de l’Indication Géographique Protégée (IGP) reconnue depuis 2009 aux vins charentais rouges, rosés et blancs. Elle respecte un certain nombre de critères de qualité établis dans un cahier des charges validé par les pouvoirs publics. Ce label européen garantit notamment que la récolte des raisins, leur transformation et l’élaboration des vins sont réalisés en Charente et en Charente-Maritime. Dans ces deux départements, entre 1 500 et 2000 hectares sont inclus dans le périmètre de l’IGP. Le texte fixe également d’autres normes en termes de vinification et de rendement de production. Il autorise l’utilisation de 26 cépages, qui sont des variétés particulières issues de croisements parfois très anciens. On y retrouve notamment le Colombard, le Sauvignon et l’Ugni (pour les blancs), le Cabernet franc, le Gamay et le Merlot (pour les rouges) par exemple.
Cognac et Pineau des Charentes
L’IGP n’intègre pas les spiritueux comme le Cognac, ni les vins de liqueur comme le Pineau des Charentes. En revanche, ces deux breuvages prestigieux, intrinsèquement liés aux régions historiques du Poitou, de l’Aunis et de la Saintonge, bénéficient l’une comme l’autre d’une Appellation d’Origine Contrôlée. C’est un label encore plus strict qui consacre un savoir-faire particulier et des usages locaux rattachés à un terroir. D’ailleurs, les zones AOC respectives du Cognac et du Pineau se correspondent avec une parfaite exactitude. Depuis une très large moitié-ouest du département de la Charente, elles englobent l’ensemble de la Charente-Maritime en passant par le pays royannais. Elles débordent au nord sur la frange méridionale des Deux-Sèvres, et au sud sur un secteur situé en lisière de la Dordogne.
Comment fait-on le Cognac ? Quels sont les cépages utilisés ?
Le Cognac est le résultat d’une « double chauffe » de vin faiblement alcoolisé. Et suivie d’un vieillissement minimum de deux ans en fût de chêne. Cette technique, initiée en Charente au XVIIIe siècle, vient alors perfectionner les méthodes de distillation importées dans la région à l’époque de la Renaissance. L’opération était destinée à améliorer la conservation du vin charentais dont la qualité pâtissait alors de la longueur des transports. Aujourd’hui, on produit notamment cette eau-de-vie à partir du cépage Ugni blanc, inclus dans l’IGP. Le Bureau National Interprofessionnel (BNIC) représente, promeut et protège l’AOC “Cognac”. Il défend les intérêts de plus de 4 000 viticulteurs, bouilleurs et négociants engagés dans l’appellation.
Comment fait-on le Pineau ? Quels sont les cépages utilisés ?
Le Pineau des Charentes est le fruit d’un savant mélange entre moût de raisin et eau-de-vie de Cognac. Le pressurage se fait à la fin des vendanges pour produire un Pineau blanc et après macération des raisins pour obtenir un Pineau rouge. On ajoute ensuite le Cognac à hauteur d’environ 30% du mélange puis le produit vieilli obligatoirement en fût de chêne. Les variétés utilisées vont de l’Ugni, Montis et Colombard (pour les pineaux blancs), au Merlot et Cabernet Sauvignon (pour les pineaux rouges ou rosés). Pour qu’un Pineau puisse bénéficier de l’AOC, moûts de raisin et Cognac doivent provenir obligatoirement de la même exploitation viticole.
À quand remonte la production de vin dans la région ?
Les premières traces de viticulture deviennent progressivement les productions dominantes sur le territoire. Elles sont identifiées dès la période gallo-romaine, soit plus d’un millénaire avant que le Pineau des Charentes et le Cognac ne soient « inventés ». Le vignoble local, d’abord concentré en Saintonge, amorça son premier décollage à partir de la deuxième moitié du XIIe siècle, sous l’impulsion d’Aliénor d’Aquitaine et de son mari Henri II Plantagenêt, également roi d’Angleterre. Par son entremise, le vin charentais trouva alors de nouveaux débouchés auprès de la noblesse d’Europe du Nord.
L’essor de l’activité se fait sentir avec l’apparition d’exploitations de plus en plus nombreuses le long du fleuve. C’est un axe économique pour le transport des biens destinés à l’export notamment le port de commerce de Royan. C’est de cette époque (XIIIe-XIVe siècles) que date l’élaboration de cépages plus qualitatifs. Le Colombard, né d’un croisement naturel entre le Chenin blanc (originaire des Bords de Loire) et le Gouais.
Après une période de déclin lié au phylloxéra, le secteur du vin retrouve une dynamique à partir des années 1970. Les productions de qualité se voient notamment attribuées l’appellation « Vin de Pays Charentais » en 1981. Ce label correspond depuis 2009 à l’Indication Géographique Protégée « Vins Charentais ». Quoi qu’il en soit, l’amour du vin continue à se transmettre de génération en génération. Découvrez l’histoire de notre portrait de territoire, Mélanie Guérin, viticultrice et amoureuse de la Destination Royan Atlantique.
Particularités et influences du sol charentais sur la qualité des vins
L’essentiel de la production repose sur un terroir où les propriétés filtrantes de la pierre calcaire se mêlent à la fraîcheur de l’argile, une roche fine qui retient l’eau et retarde aussi la maturation des raisins. À la clé, la promesse de vins puissants au fruité intact. Les arômes de cassis et de prunes du Merlot, les accents d’agrumes, de fleurs, de miel du Chenin blanc, ou bien les notes de framboise et de violette du Cabernet franc…
La subdivision du Cognac
Les nuances géologiques d’un secteur à l’autre transparaissent dans la subdivision du Cognac en six crus. Ils sont répartis en une série de cercles concentriques à partir de l’est du département de la Charente :
- Premièrement, situé au cœur de la zone, la Grande Champagne (en Charente), centrée autour de Segonzac, caractérisée par un sous-sol crayeux et tendre, produit les eaux-de-vie les plus fines, très longues en bouche
- Au sud, à l’est, et surtout à l’ouest – jusque vers Pérignac (en Charente-Maritime) – la Petite Champagne forme une ceinture étroite autour de la précédente : les couches calcaires y sont moins épaisses qu’en Grande Champagne et son Cognac, un peu moins bouqueté, vieillit plus rapidement
- Au nord de la ville de Cognac et sur la rive droite du fleuve, le petit cru des Borderies (12 500 ha) se caractérise notamment par un sous-sol partiellement décalcifié, recouvert par de l’argile à silex. Son eau-de-vie dispense un arôme très particulier de violette
- En périphérie de ces trois secteurs, les Fins Bois s’étendent donc sur un large périmètre, depuis Saintes à l’ouest, Angoulême à l’est, et Saint-Jean d’Angély au nord : en surface, leurs terres de groie proviennent d’un sous-sol en calcaire dur. Leurs Cognacs offrent un peu plus de volume en bouche.
- Toujours plus au sud et à l’ouest (jusqu’à la mer). Les appellations, assises sur des terroirs moins riches en calcaire, ne présentent pas la même finesse que les crus précédents mais fournissent au vin une texture ronde en goût, c’est le cas notamment du cru des Bons Bois. Enfin, les crus « Bois Ordinaires ou Bois à Terroirs » sont issus des productions localisées sur la frange littorale de la région, entre Royan et l’Ile de Ré. Ils sont accentués d’une pointe iodée.
À la rencontre des producteurs de vins charentais, Pineau et Cognac
Les vignerons de la Destination Royan Atlantique partagent donc leur savoir-faire lors de visites agrémentées d’une dégustation. L’occasion de découvrir toute la richesse du terroir et la diversité des produits. En accompagnement de mets principaux, de l’apéritif au digestif, les vins charentais, Pineau et Cognac s’accordent, en effet, parfaitement autour des plaisirs de la table.
L’abus d’alcool est dangereux pour la santé. À consommer avec modération.