Fruit d’une convention avec l’État et déposé à l’Institut National de la Propriété Industrielle (INPI), le label « Ville d’art et d’histoire » qualifie des territoires qui s’engagent dans une démarche active de connaissance, de conservation, de médiation et de soutien à la qualité architecturale et au cadre de vie. La ville de Royan est ainsi, classée ville d’art et d’histoire.

Le Label

Le label est attribué à la station charentaise fin 2010. Cette estampille à valeur touristique a permis à Royan de redonner de la visibilité à son patrimoine de béton à l’esthétisme si particulier, bâti sur les cendres de la Seconde Guerre mondiale.

Une architecture remarquable

Plus qu’une carte postale, le style « fifties » qui se dégage du paysage royannais fait désormais presque office de slogan. Porteur de nostalgie, le message évoque un temps que les moins de 20 ans ne peuvent pas connaître. Il transporte avec lui le dessin de lignes architecturales douces et audacieuses. Elles s’associent à des ambiances exotiques et cinématographiques, reflets d’une époque d’espoir, de libertés et de reconstruction. L’esprit moderniste de nombreuses villas particulièrement visibles dans la station balnéaire est souvent mis en parallèle avec celui que le réalisateur français Jacques Tati utilisait – à des fins artistiques – dans certains de ses films les plus célèbres, notamment son long métrage « Mon Oncle » de 1958.

Valoriser le patrimoine de Royan

Le regain d’intérêt pour le patrimoine royannais tranche avec le désamour dont ce même héritage avant-gardiste avait été la cible dans les années 1980 et 1990, trente ans seulement après son édification sur les ruines de quartiers entiers autrefois recouverts de bâtiments classiques, ravagés par les bombardements de la dernière guerre. Sa remise au goût du jour, qui coïncide avec la prise de conscience des trésors qu’il recèle, est le fruit d’un autre travail de reconstruction, moral et affectif cette fois. Décerné à la ville de Royan en novembre 2010, le label « Ville d’Art et d’Histoire » a sans doute beaucoup contribué à ce long processus de réappropriation.

Depuis une décennie, Royan a intégré le réseau national des 200 villes et pays couronnés. Cette distinction fut créée par le ministère de la Culture en 1985. Royan figure aux côtés de Lorient, Brest ou encore Le Havre, elles aussi détruites entre 1943 et 1945.

Les Royannais impliqués

Sur le pays royannais, cette action se traduit par la mise en place d’animations sous forme de conférences, d’expositions… L’objectif dépasse le simple enjeu promotionnel et vise à faire œuvre de pédagogie. Cela permet aux locaux, mais aussi aux visiteurs qui passent leurs vacances en Charente-Maritime, de poser un regard averti sur l’urbanisme de la ville, de s’initier à son style et de cerner sa valeur historique.

Les habitants eux-mêmes sont impliqués à travers leurs projets privés. Les villas particulières sont rénovées sans être dénaturées. Elles retrouvent ou sauvegardent les couleurs vives et pastel du Royan des années 1950.

Shoot The Land

Villa des années 50 à Royan

En 2023, le Palais des Congrès va retrouver son âme d’origine. Il s’inspire de l’esprit que lui avait insufflé en 1957 l’architecte Claude Ferret. Il s’est inspiré à l’époque par l’école brésilienne et plus précisément par le Yacht Club de Pampulha, par Oscar Niemeyer. Installé au Palais des Congrès, un Centre d’interprétation de l’Architecture et du Patrimoine (CIAP) propose sur 500 m² une salle dédiée aux activités pédagogiques et deux espaces pour des expositions temporaires et permanentes.

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