Le jeu de balle pratiqué depuis plus d’un siècle à Royan n’a pas été directement importé du sud-ouest de la France mais… d’Amérique latine. Tous les ans, une compétition de pelote basque est programmée en été au fronton du Parc (avenue Emile-Zola). L’entrée est gratuite.

Tourisme à Royan : quand la pelote s’en mêle

Franciliens, lillois, bretons… Nul besoin de passer par la capitale ni de tailler la route jusqu’à Bayonne ou Saint-Jean-de-Luz pour partir à la découverte de la traditionnelle pelote basque et de ses spectaculaires coups de boutoir assénés contre un mur où le caoutchouc claque comme autant de petites détonations.

Pendant les vacances à Royan, touristes, sportifs et simples curieux entrent en contact avec ce sport multimillénaire. La pelote basque est une lointaine adaptation de l’ancien jeu de paume qui fit déjà beaucoup d’adeptes à l’époque classique (XVe-XVIIIe siècles). Le fronton de 12 mètres de haut de Royan est, après celui de Paris, le plus septentrional de France.

Origine de la pelote basque à Royan

L’arrivée de la pelote ne s’explique pas par la proximité géographique ni par l’influence du pays basque. C’est, au contraire, un étonnant jeu de billard à trois bandes entre Charentes et Argentine (10 000 kilomètres) qui a conduit ce sport à rebondir à Royan, au point d’en constituer aujourd’hui un impérissable morceau de patrimoine. 

En 1882, un jeune natif de la presqu’île d’Arvert, Camille Ménard, part faire carrière en Amérique latine. Là-bas, il pratique la pelote avec l’importante diaspora basque présente au pays des gauchos. Il ramène alors de Buenos Aires le virus de l’Euskal Pilota (nom vernaculaire de la pelote basque). De retour au bercail en 1896, il sort de ses bagages des balles et une chistera (un gant de jeu en forme de corbeille). Après avoir acheté un hôtel près de Royan, il entreprend de développer la pelote avec l’aide d’un basque français, Zumalacaregui.

Tournoi Grand Chistera chaque été

À Saujon, il se fait d’abord la main sur la façade d’une étude de notaire. Cette dernière donne sur une cour maternelle où il improvise une cancha (surface de tir). Puis il parvient à faire édifier jusqu’à six murs de compétition dans le quartier du Parc à Royan entre 1920 et 1927. Le Grand Fronton actuel, qui sert de terrain de jeu aux amateurs de pelote, date de 1932. Les bombardements de 1945 l’ont épargné.

Débute alors un âge d’or pour la discipline. La station charentaise organise des galas et des affiches de rêve. Par exemple, une rencontre entre le Champion du Monde de l’époque, un basque d’1.95 m, Joseph Apesteguy, surnommé Chiquito de Cambo, et le n°1 espagnol Eloy. Elle attire ainsi les aficionados et les touristes en quête de nouvelles sensations.

Le Royan Océan Club ouvre une section consacrée à la pelote basque après la guerre, en 1946. Dès lors, il se distingue rapidement sur le circuit. La vieille tradition qui consiste à scander, par un chant atypique, les points marqués pendant les matchs est reprise au fronton du Parc. Les finales du tournoi Grand Chistera de Royan se déroulent en fin de journée le samedi, de mi-juillet à mi-août.

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