Achevé en 1956, le marché couvert de Royan a inspiré d’autres constructions monumentales en France et en Europe. Le centre des nouvelles industries et technologies de Paris-La Défense et le cirque de Bucarest en Roumanie en font partie.

Le marché de Royan, une prouesse « moderniste »

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Depuis plus de soixante ans, le moule architectural du marché alimentaire nourrit l’imaginaire des locaux et des visiteurs. Sans doute était-ce l’intention première de ses maîtres d’œuvre que d’inscrire leur ouvrage dans un vaste registre d’interprétations symboliques. Sans doute était-ce l’intention première de ses maîtres d’œuvre que d’inscrire leur ouvrage dans un vaste registre d’interprétations symboliques.

Coquillage renversé ou parachute tendu à partir du sol ?

Plus de 60 ans après son édification, la structure impressionne toujours. Ses lignes audacieuses constituent un élément visuel fort du tourisme en Charente-Maritime. Au début des années 1950, le projet n’allait pourtant pas de soi et sa concrétisation connait quelques rebondissements. L’idée première développée par les architectes Louis Simon et André Morisseau était de facture plus classique. Il s’agissait d’orner la perspective dessinée par l’axe Astrid-Briand d’un bâtiment en demi-cercle recouvert d’une coupole en béton armé.

Après 1953, ces plans initiaux changent de cap et évoluent vers des modèles plus complexes. Ils sont inspirés de références contemporaines empreintes de « tropicalités ». On retrouve cela dans l’architecture brésilienne d’Oscar Niemeyer où la courbe l’emporte sur l’angle droit.

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La demi-sphère rigide envisagée dans un premier temps se mue alors en un bâtiment circulaire parcouru d’ondulations. Les plans fixent l’image d’une voûte dont les treize replis symétriques évoquent, selon la sensibilité de chacun, la morphologie d’une coquille Saint-Jacques ou celle d’un parachute arrimé au sol et soulevé par le vent.

Une prouesse architecturale : aucun pilier intérieur pour soutenir la voûte

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En 1955, l’Union Française d’Entreprise (UFE) est choisie pour élaborer la structure à partir d’une solution en béton armé.

Sa mise en œuvre se traduit par le coulage d’un voile de béton très mince (une dizaine de centimètres d’épaisseur de matériau) pour en composer la voûte. Autre première pour l’époque : le type d’armature réalisé déleste l’ensemble de poutres et de piliers intérieurs, ce qui libère de l’espace pour les commerçants (4 000 m² de surface au sol) et facilite la circulation au sein de l’édifice, éclairé en hauteur par des ouvertures rayonnantes en briques de verre.

Le marché de Royan a été classé Monument Historique en 2002 (une rénovation a eu lieu l’année suivante et une autre se profile dans les années à venir). Sous la voûte, un seul banc est d’origine : lui aussi fait l’objet d’une protection officielle.

Le bâtiment, un des premiers au monde à avoir expérimenté une forme libre de béton, a plus ou moins directement inspiré d’autres constructions en Europe. Le centre des nouvelles industries et technologies à La Défense, érigé en 1958, et le cirque Globos de Bucarest, sorti de terre en 1960, présentent avec l’archétype royannais les parentés les plus saisissantes.

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